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Difficultés à l’alimentation 0-5 ans

INFOLETTRE 0 - 5 ANS / Novembre 2022

Difficultés à l’alimentation : petit mangeur ou sélectif ???

Tout d’abord, il est important de savoir que vers 3 ans, arrive la période de la néophobie alimentaire. Il s’agit d’une période transitoire où l’enfant, en lien avec la phase normale d’affirmation de soi, commence à hésiter et/ou refuser de faire l’essai de nouveaux aliments. L’enfant se maintient dans ce qui est familier, rassurant et le verbalise bien. Cette période peut parfois s’allonger jusqu’à l’âge de 10 ans.

Il arrive aussi que l’on considère l’enfant comme « petit mangeur » depuis toujours. C’est un coco, dont la variété dans le répertoire alimentaire est diminuée. En revanche, il mange au moins 30 aliments différents et accepte des aliments de chacun des groupes alimentaires. Il arrive qu’il ne veuille plus manger d’un aliment, mais en général, le remplace par un autre ou encore il accepte à nouveau de manger cet aliment un peu plus tard. Le nombre d’aliments acceptés ne diminue pas, même si la variété est limitée. Quant aux textures, il accepte d’explorer, mais résiste à les intégrer dans son menu.

Et finalement, il y a l’enfant qui présente une sélectivité alimentaire claire. Concrètement, ce coco ne mange pas plus de 20 aliments différents. Souvent, il refuse de manger des aliments d’un groupe alimentaire entier (fruits, légumes, viandes). Lorsque cet enfant délaisse un aliment, il est peu probable que spontanément il le réintègre dans son menu. Il n’est pas rare d’ailleurs que le répertoire alimentaire tende de plus en plus à diminuer. Coco réagit beaucoup aux textures et tolère difficilement l’exploration et parfois même, la présence de certains aliments dans son assiette ou sur la table près de lui.

Peu importe où se situe l’enfant sur ce continuum, sentir que son enfant ne se nourrit pas suffisamment ou adéquatement est une réelle source d’inquiétude pour les parents. Et cette appréhension est vécue 3 fois par jour, 365 jours par année… tout un défi !!!

Quand dois-je consulter ?

Chaque parent a une tolérance différente en lien avec les difficultés à l’alimentation. Toutefois, si vous devez présenter un plat digne d’une compétition d’architecture pour que votre enfant s’y intéresse ou encore si vous devez faire une prestation digne du Cirque du Soleil, il serait fort probablement le temps de consulter. Aussi, si par moment les repas deviennent source de tensions, de stress et de conflits, une consultation avec un professionnel est tout à fait pertinente.

Pour les enfants un peu plus vieux, ils feront tôt ou tard face à l’aspect social de l’alimentation, c’est-à-dire être en mesure de manger au restaurant ou chez un ami s’il le désire. Ce sera alors pour lui le moment d’obtenir du soutien.

Vers quelle ressource se diriger ?

Dès que vous observez ce type de fragilités chez votre enfant, il est important d’en informer son médecin traitant. Il pourra vous guider dans vos observations et voir si des analyses sont nécessaires. Il n’est pas rare que les parents consultent en nutrition afin de maximiser l’apport alimentaire et obtenir des stratégies pour les repas.

L’ergothérapie est tout aussi indiquée pour travailler cette activité quotidienne. Dans un premier temps, l’ergothérapeute tiendra compte des habiletés sous-jacentes à l’alimentation, c’est-à-dire les fonctions sensorielles ainsi que des habiletés motrices et oro-motrices de l’enfant. Elle pourra ainsi supporter le coco et sa famille dans la désensibilisation, l’exploration et l’intégration des aliments de façon ludique et graduelle.

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Bonne lecture!

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Véronique Pépin

Véronique est diplômée de McGill en 1995 et clinicienne depuis maintenant 16 ans auprès de la clientèle pédiatrique en clinique privée ainsi que dans le réseau public. Elle travaille actuellement au point de service de Blainville. Son passage au sein du réseau public l’amène à évaluer et intervenir de façon plus pointue avec des enfants présentant un trouble développemental de la coordination. Au cours des années, elle développe aussi un intérêt pour les difficultés d’intégration des aliments chez le poupon et la sélectivité alimentaire chez les enfants en général. Elle fait de plus partie d’évaluation diagnostique du trouble du spectre de l’autisme avec nos partenaires de la Clinique RESO. Avec l’équipe du Groupe Ergo Ressources, elle offre des formations sur le TDC et la sélectivité alimentaire, notamment pour les intervenantes en CPE et les parents.