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Pour donner du « sens » aux devoirs

INFOLETTRE 5 ANS ET PLUS - Octobre 2022

Pour donner du « sens » aux devoirs

L’année scolaire est déjà bien entamée, et, avec elle le retour, des devoirs et leçons, un passage obligé pour la majorité des élèves.

Il s’agit là d’un moment agréable pour certains, mais qui peut vite passer au cauchemar pour d’autres, et ce, pour plusieurs raisons : fatigue cumulée de la journée, manque d’attention et de motivation, difficultés d’apprentissage, etc.

Les devoirs ont-ils leur utilité ?

Les opinions divergent sur la véritable utilité des devoirs. L’objet de la présente infolettre n’est pas de statuer sur le sujet, mais plutôt d’en faire un bref survol avant de discuter de moyens concrets pour faciliter la période de devoirs. De façon générale, bien des études font ressortir qu’une quantité raisonnable de devoirs peut être bénéfique aux apprentissages.

Toutefois, cela s’avère surtout exact pour les élèves plus âgés. Ainsi, c’est surtout à partir de la 6e année et plus particulièrement du 2e cycle du secondaire qu’une corrélation aurait été établie entre les devoirs et la réussite scolaire ; pour les élèves plus vieux, les devoirs sont une occasion de réviser et d’approfondir les notions vues en classe, et ce, dans un contexte plus calme.

Au primaire, les impacts positifs des devoirs sur les apprentissages sont toutefois moins évidents. Ainsi, les devoirs visent surtout à donner le goût d’apprendre et d’aller à l’école, d’éveiller la curiosité de l’enfant. Ils sont mis en place pour développer graduellement des habitudes d’étude. La lecture demeure quant à elle un élément clé pour soutenir la réussite académique. C’est ainsi que certaines écoles primaires ayant fait un virage sans devoir ont néanmoins maintenu une période obligatoire de lecture en soirée.

Pour donner du sens aux devoirs, M. Harris Cooper (Côté 2016) chercheur et docteur en psychologie, formule les recommandations suivantes :

  • Jusqu’à la cinquième année (10 ans), les devoirs à la maison doivent être très limités.
  • Les élèves du premier cycle du secondaire ne doivent pas consacrer plus de 90 minutes par jour à leurs devoirs.
  • La limite doit être fixée à deux heures dans le deuxième cycle du secondaire.

Au-delà de cette limite, les recherches montrent que les devoirs n’ont aucune incidence sur les résultats des élèves, a déclaré M. Cooper. Les désavantages (ex. : impact sur le niveau de stress, sur le sommeil) surpassent alors les avantages.

Ainsi, Monsieur Cooper a établi la règle du 10 minutes selon laquelle la durée des devoirs doit être équivalente à l’année d’étude des enfants multipliée par 10. Par conséquent, un élève de 2e année devrait avoir environ 20 minutes de devoirs par jour alors que celui de 1re secondaire devrait en avoir 70.

Dans tous les cas, si des devoirs sont proposés aux enfants, ceux-ci doivent être choisis avec soin par l’enseignant (intéressants et pertinents) et les enfants doivent en comprendre leur utilité (avoir un sens à leurs yeux), ce qui est un facteur de motivation indéniable. Il ne faut pas non plus perdre de vue que l’influence positive des devoirs semble ainsi inversement proportionnelle à leur volume. Il importe donc de bien doser la quantité de devoirs donnés aux élèves, surtout au primaire et au début du secondaire.

Utilités des devoirs

Les sens et les devoirs

Il en a déjà été question dans notre infolettre sur l’apprentissage et le mouvement (février 2019), plusieurs études ont démontré que le mode d’apprentissage actif où l’enfant peut utiliser son corps et ses sens pour s’engager dans une activité est le mode le plus efficace pour apprendre. De plus, dans un contexte où les devoirs et leçons se font après l’école, alors que l’enfant a déjà sa « journée dans le corps », utiliser des stratégies sensorielles pour passer à travers cette période prend alors tout son sens ! En effet, les stratégies sensorielles sont fort utiles pour réguler notre état d’éveil afin qu’il soit mieux adapté aux exigences de la tâche. Ainsi, alors que certains auront besoin de diminuer leur niveau d’éveil (pour se calmer, s’apaiser), d’autres auront besoin de l’augmenter (pour être plus alerte). Autrement, dans un cas comme dans l’autre, ils ne seront pas disponibles aux apprentissages.

Si le niveau d’éveil est trop élevé, le système de l’enfant est en « surcharge ». L’enfant est possiblement trop agité. Par conséquent, il aura du mal à s’arrêter pour faire ce qu’il a à faire. Pensez à un début de journée où vous arrivez au bureau, un peu en retard en raison de la circulation, que vous avez un document à terminer, que votre téléphone ne cesse de sonner et qu’il y a un chantier de construction juste à côté avec des bruits de marteau-piqueur…Pas facile de se poser pour rédiger ! Vous aurez besoin d’un petit moment pour vous engager dans la tâche que vous avez à faire.

Si, au contraire, le niveau d’éveil est trop bas, le système de l’enfant est en quelque sorte en « dormance ». L’enfant a donc de la difficulté à se mettre en action, son moteur tourne au ralenti. Imaginez maintenant que votre fameux document à terminer doit se faire absolument cet après-midi, alors que vous venez de prendre un copieux dîner et que tout votre corps réclame une sieste pour digérer la nourriture ingérée. Que ferez-vous pour réussir à vous mettre à la tâche ?

En somme, l’idée proposée ici est de prendre conscience qu’il est possible d’utiliser nos systèmes sensoriels (vestibulaire, proprioceptif, tactile, auditif, visuel, oral, etc.) pour contrôler notre état d’éveil et le mettre au diapason avec les demandes de l’environnement. Autrement dit, dans le cas qui nous concerne, utiliser des stratégies sensorielles pour aider l’enfant à s’engager dans ses devoirs en mettant en place des moyens pour être plus calme ou pour être plus éveillé !

Concrètement, qu’est-ce qu’on fait ?

Ça y est, votre curiosité a été piquée ? Vous avez le goût d’en savoir plus ? Allez consulter nos Ergotruc sur le sujet !

Dans l’Ergotruc Maison, nous partageons des moyens concrets pour nous calmer ou pour nous éveiller afin de faciliter la période des devoirs et leçons.

Dans l’Ergotruc École, nous outillerons l’enseignant afin qu’il puisse mieux guider les parents de ses élèves dans leur rôle d’accompagnement pendant la période des devoirs.

Dans l’Ergotruc CPE, nous partageons des trucs et astuces pour mieux composer avec les tout-petits pendant la période des devoirs.

Bonne lecture !

Bibliographie :

L’apprentissage par le mouvement, Infolettre de Février 2019 (mettre lien cliquable PDF)

Les devoirs à la maison, une charge non nécessaire ? Le blog de l’IB (juin 2017) :

https://blogs.ibo.org/blog/2017/06/26/les-devoirs-a-la-maison-une-charge-non-necessaire/?lang=fr#:~:text=Cooper%20a%20%C3%A9labor%C3%A9%20une%20%C2%AB%20r%C3%A8gle,(2%20multipli%C3%A9%20par%2010). (26 octobre 2022)

Caron Santha, J. Comment survivre aux devoirs. Éditions Midi trente. 2015. 106 p.

Balado Bain libre sur Radio-Canada, épisode du 22 mai 2019 : Les devoirs. 

Balado moteur de recherche sur Radio-Canada, épisode du 13 septembre 2021 : Quelle est l’efficacité des devoirs à l’école primaire?

Balado Moteur de recherche sur Radio-Canada, épisode du 21 septembre 2022 : Les devoirs sont-ils nécessaires aux apprentissages?

Les devoirs contribuent à la réussite, la plupart du temps. Carnet du savoir, Conseil canadien sur l’apprentissage, mai 2009. 9 p.

Chouinard, R., Archambault, J. & Rheault, A. (2006). Les devoirs, corvée inutile ou élément essentiel de la réussite scolaire ? Revue des sciences de l’éducation, 32(2), 307–324. https://doi.org/10.7202/014410ar

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