INFOLETTRE - Mai 2025
L’apprentissage du vélo
Après l’apprentissage de la marche, la maîtrise du vélo à 2 roues n’est-elle pas l’une des étapes les plus importantes et marquantes dans la vie d’enfant ? Lorsque cet apprentissage se déroule avec succès, parents et enfant vivent beaucoup de satisfaction et de fierté. En effet, les déplacements à vélo ouvrent notamment la voie à une nouvelle forme d’autonomie pour l’enfant qui peut désormais circuler encore plus librement dans son environnement et ainsi continuer à «étirer le cordon»! Toutefois, tous les enfants ne sont pas prêts en même temps…
En effet, il y a une certaine variabilité dans l’âge d’acquisition de l’habileté à faire du vélo à 2 roues, allant de 3 ans pour les plus dégourdis à 8 ans pour les moins pressés.
Quelles sont les clés de la réussite ?
1) La motivation de l’enfant : s’il ne se sent pas prêt, peut-être vaut-il mieux mettre cet objectif à plus tard.
2) Un vélo bien ajusté : cela permettra à l’enfant de se sentir en confiance et maximiser ses chances de succès,
- les mains devraient être placées à la largeur des épaules, coudes pliés à 45 degrés ;
- guidon plus haut que le nombril (mais plus bas que la poitrine) ;
- siège assez bas pour que les pieds touchent le sol. L’enfant doit se sentir stable lorsqu’assis sur son vélo. Ainsi, au début, on peut mettre le banc très bas, pour que ses pieds soient bien à plat au sol. Il sera toujours possible de remonter le banc par la suite.
3) De bonnes bases motrices :
- Le contrôle postural, c’est-à-dire des muscles du tronc forts (ceux du ventre et ceux du dos), pour tenir droit sur le vélo.
- Plus votre enfant aura d’opportunités de bouger et d’être actif physiquement, plus il développera cette musculature.
- La dissociation des différents segments du corps (haut versus bas, gauche versus droite, mouvements croisés), pour bouger chaque partie indépendamment les unes des autres pour, par exemple, pédaler de façon fluide, diriger le guidon, regarder à gauche et à droite… Rouler en bas d’un talus, ramper, se déplacer à 4 pattes, grimper, faire une culbute avant, galoper, sauter à la marelle, sauter à la corde, faire des «jumping jacks», sont toutes des activités qui encouragent cette dissociation.
- Le sens de l’équilibre (pour se maintenir sur le vélo et maintenir le vélo debout). Pour le stimuler : s’amuser à tenir en équilibre sur 1 pied, à marcher sur la bordure du trottoir ou toute autre poutre improvisée, à marcher sur des terrains accidentés ou sur des surfaces instables (ex. : coussins et matelas posés au sol), etc.
- De la force aux jambes (pour pousser les pédales) et de la stabilité aux épaules (pour tenir le guidon efficacement). Sauter à pieds joints au sol, sur un trampoline ou à l’aide d’un ballon sauteur, escalader, monter les escaliers, faire une marche en forêt permettent aux jambes de prendre de la force. Franchir un trapèze (échelle horizontale), faire la brouette (marche sur les mains avec soutien aux chevilles) ou encore se déplacer à 4 pattes sont de bons moyens de développer la force dans les épaules.
Comment initier et préparer l’enfant à l’apprentissage du vélo à 2 roues ?
Il existe, sur le marché, des options de toutes sortes qui permettront d’initier, de près ou de loin, l’enfant aux préalables au vélo. En effet, faire du vélo demande la maîtrise de plusieurs éléments : en monter et en descendre, démarrer, freiner, se diriger, accélérer, décélérer, négocier des obstacles… et éventuellement, respecter le code de sécurité routière. Il vaut mieux prévoir un apprentissage graduel, étape par étape, et adapté à l’âge et aux intérêts de l’enfant.
Voici quelques exemples :
- Trotteur : dès 18 mois, l’enfant peut s’amuser à avancer, assis à cheval sur un jouet à roulettes. Déjà, il apprivoise le fait de se déplacer dans l’espace et de négocier des obstacles.
- Tricycle : vers 2-3 ans, le tricycle permet de se familiariser avec le mouvement de pédalage et d’apprendre à se diriger à l’aide d’un guidon.
- Vélo avec roues stabilisatrices : vers 3-4 ans, l’enfant peut poursuivre le développement de son habileté à pédaler, se diriger et même apprendre à freiner avec un vélo à 2 roues auquel des roues stabilisatrices auront été ajoutées à l’arrière, pour enlever la contrainte de l’équilibre. Selon les progrès de l’enfant, les petites roues peuvent être relevées, de sorte que l’enfant expérimente graduellement l’équilibre sur 2 roues, avec les petites roues à la rescousse s’il penche trop d’un côté ou de l’autre ;
- Draisienne (notre option favorite) : aussi connu sous le nom de vélo d’équilibre, ce petit vélo d’entraînement permet, dès 2 ans, de s’initier à l’équilibre sur 2 roues, sans avoir à gérer le mouvement de pédalage. Il existe différents modèles et grandeurs. Au début, l’enfant tient tout simplement assis dessus, les pieds bien appuyés au sol. Ensuite, il avance doucement en alternant ses pieds (marche assis sur le vélo). À mesure qu’il prend confiance et qu’il gagne en habileté, il se propulse de plus en plus vite (la course assis sur le vélo) et lève ses pieds du sol pour avancer en équilibre sur 2 roues. L’étude de Becker et Jenny (2017) révèle que la draisienne permet un apprentissage plus rapide du vélo, avec moins de chance d’échec qu’avec un vélo avec roues stabilisatrices.
Des alternatives au vélo…
Votre enfant n’est pas prêt pour le vélo à 2 roues de façon autonome? Qu’à cela ne tienne, il existe d’autres modes de transport actif qui peuvent être tout aussi plaisants. La trottinette en est un bon exemple. Outre le traditionnel modèle avec 2 roues, il est possible de se procurer une trottinette plus stable, avec 3 roues (1 à l’avant et 2 à l’arrière). Pour ceux qui aiment le patin à glace, il est possible de poursuivre cette activité en été, avec des patins à roues alignées (vaut mieux alors prévoir des protections aux genoux et aux poignets, en plus de casque).
Aussi, il est possible d’attacher le vélo de votre enfant au vôtre. Selon les budgets, les besoins et la place que le vélo prend dans la famille, encore une fois, il existe plusieurs options de remorquage telles que: une barre style « Trail Gator », un demi-vélo (ou vélo girafe) ou encore des produits tels que le « FollowMe Tandem » ou encore une remorque « Weehoo ».
« En vélo sans casque, es-tu tombé sur la tête? »
Plusieurs d’entre vous se rappellent sans doute cette campagne de sensibilisation de la SAAQ avec Philippe Laroche, médaillé Olympique ? Cela va de soi, le port du casque de vélo, bien que non obligatoire, est fortement recommandé. Il importe également de bien l’ajuster. Par ailleurs, avec l’apprentissage du vélo vient également l’enseignement des règles de sécurité routière pour s’assurer des déplacements sécuritaires. Pour vous aider, la SAAQ a produit différents guides dont :
- Le petit guide Génivélo :
https://saaq.gouv.qc.ca/blob/saaq/documents/publications/petit-guide-genivelo.pdf - J’apprends à rouler en sécurité :
https://saaq.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/apprends-rouler-securite.pdf
En conclusion, avec l’été à nos portes, que ce soit à vélo ou d’une autre façon, il faut en profiter pour offrir à nos enfants de nouvelles opportunités de bouger et d’explorer leur environnement!
Vous voulez en savoir plus ? Référez-vous à nos «ERGOTRUC» sur le sujet.
Dans l’Ergotruc « maison », destiné aux parents, nous abordons quelques trucs pour apprendre à maîtriser le vélo à 2 roues.
Dans l’Ergotruc « école », destiné aux enseignant(e)s, nous traitons d’une utilisation du vélo pour supporter l’attention en classe.
Dans l’Ergotruc « garderie », destiné aux éducateurs à la petite enfance, nous vous suggérons l’élaboration d’un « parcours à roulettes » dans vos milieux de garde.
Bonne lecture!