INFOLETTRE 0-5 ANS - Novembre 2020
Je suis un ARBRE et j'ai un TRONC!
Une belle image compare un enfant qui grandit à un arbre. Imaginez-vous d’abord un arbre qui a un tronc mou… Que lui arrive-t-il? Il penche facilement. C’est un peu ce qui arrive aussi aux humains! Un tronc (la partie du corps à laquelle s’attachent les bras et les jambes), ou un axe corporel moins fort entraîne des conséquences sur la posture, l’équilibre et la précision des mouvements, entre autres. Visualisez maintenant un arbre avec un tronc fort et bien droit, il porte fièrement ses branches et ses feuilles et malgré les vents, il résiste aux tempêtes. Son voisin avec le tronc frêle résistera plus difficilement aux intempéries et peinera davantage à s’épanouir et croître vers le soleil.
Les bénéfices d’un tronc bien solide
Notre tronc, c’est notre centre, notre noyau : le point d’ancrage de nos mouvements. Pour qu’ils soient précis et coordonnés, les mouvements doivent pouvoir reposer sur une base stable, comme une maison repose sur ses fondations. Plus le tronc est fort, mieux se portera le reste de nos mouvements. La stabilité de notre tronc est à la base d’un bon contrôle postural et nécessaire au maintien d’une bonne posture assise.
Si le tronc n’est pas suffisamment stable, les impacts négatifs peuvent avoir des répercussions aux plans suivants :
- Difficulté à maintenir une posture assise stable, dos arrondi et/ou difficulté à rester en place : « bougeotte » sur la chaise;
- Manque d’endurance pour les activités physiques ou les sports;
- Mouvements d’allures incoordonnées, maladresse;
- Difficultés d’équilibre;
- Manque de précision des gestes des bras, par exemple : les manipulations fines et les petits gestes de la main, la prise des repas et l’utilisation des ustensiles, la qualité de l’écriture…
Un manque d’endurance des muscles du tronc peut entraîner un grand effort pour maintenir la posture assise. Si l’effort requis est trop important, il peut alors être difficile de tenir en place lors des activités et des jeux de table. Éventuellement en classe, cet enfant risque d’avoir moins d’énergie disponible pour tout le reste : se concentrer sur les consignes de l’enseignant(e), effectuer les travaux scolaires…
Si un enfant présente une ou plusieurs des difficultés décrites ci-haut, il est judicieux de consulter un(e) ergothérapeute. Son aide permettra de mieux comprendre la nature des difficultés et surtout d’en limiter les impacts négatifs présents, tout en évitant qu’un écart plus grand ne se creuse éventuellement. Il est préférable de consulter plus tôt que tard, mais il est possible d’améliorer la situation à tout âge.
Comment développer la stabilité de l’axe corporel des enfants?
Le secret réside dans le mouvement et l’activité physique. Or, notre société a grandement changé à travers les dernières décennies. La sédentarité a des impacts sur la santé et sur le développement des enfants. Les écrans omniprésents, les coquilles de transport pour bébés et tous les petits sièges ont pour conséquence que les enfants ont moins d’occasions de bouger librement et d’opportunités de mouvements en bas âge que les générations précédentes.
Pour renverser la vapeur, il existe un antidote : les activités qui favorisent le renforcement musculaire. L’activité physique et les jeux actifs, dont les jeux libres, favorisent une grande dépense d’énergie, sont donc à mettre au cœur de la vie d’un enfant. En bas âge, pour développer un tronc solide, il faut donner du temps aux enfants pour établir cette base avant l’entrée à l’école. Cette stabilité s’établit graduellement, et ce, dès le plus jeune âge. Ceci dit, pour les enfants d’âge scolaire, il n’est pas trop tard pour offrir des activités stimulantes pour la favoriser.
Quelques stratégies gagnantes pour améliorer la stabilité de l’axe corporel
- Réduire le temps accordé aux activités sédentaires : écrans, poussette, bricolage…;
- Jouer dehors tous les jours;
- Faire de la place aux jeux libres, qui ne sont pas dirigés par l’adulte;
- Encourager et soutenir le jeu de l’enfant en ayant du plaisir avec lui.
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2 grands groupes musculaires à connaître
Quand on évoque la stabilité du tronc, les premiers muscles auxquels on pense sont souvent les abdominaux. Ils sont les plus connus. Ils permettent les mouvements de flexion du tronc (se mettre en boule), ce sont donc les muscles fléchisseurs du tronc. Attention! Il ne suffit pas de faire des redressements assis, pour s’assurer d’avoir un tronc bien stable! En fait, de nombreux muscles assurent cette stabilité. Certains sont moins connus, comme les muscles profonds.
L’autre grand groupe musculaire compte les muscles du dos (les extenseurs du tronc). Ils permettent le redressement et l’extension de la colonne vertébrale. En général, une bonne stabilité repose sur le bon travail d’équipe de tous les muscles de notre tronc.
Dans le jargon des ergothérapeutes, le terme stabilité proximale est souvent utilisé. Proximal signifie « près » dans le sens de rapproché. Cela réfère donc à la stabilité dans la partie la plus centrale du centre du corps : le tronc et aussi les épaules.
Références
- Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval (2015), Cartable de la formation : Attention! Enfants en mouvement.
- Cadre de référence de Gazelle et Potiron (2017), Créer des environnements favorables aux saines habitudes de vie dans les services de garde éducatifs à l’enfance.
- LAVOIE, Nathalie et MORIN, Marie-France (2012-2015), Une approche pédagogique pour travailler les compétences graphomotrices en écriture au premier cycle du primaire, FQRSC-Programme de recherche sur l’écriture.
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Bonne lecture!