Saviez-vous que? Le travail lourd ou « heavy work » est l’une des composantes les plus importantes d’une diète sensorielle, et ce, pour tout le monde. En effet, chacun bénéficie d’activités demandant davantage de travail musculaire, ce qui stimule nos récepteurs proprioceptifs, lesquels ont notamment un effet calmant et recentrant sur le système nerveux. Pensez au bien-être ressenti après une séance d’aérobie, de natation, de jogging… ou tout simplement après une marche dans le quartier ou le lavage du plancher (!) …

D’autre part, sachez que le système proprioceptif peut avoir un effet inhibiteur important sur les réactions d’hypersensibilité des enfants… Pensez seulement lorsque vous vous cognez : spontanément, vous serrez fort l’endroit douloureux et déjà, la douleur sera inhibée. Ainsi, si votre enfant est en situation de détresse face à une stimulation aversive pour lui (tactile, auditive…), pensez à une activité à forte composante proprioceptive (impliquant des pressions profondes ou du travail lourd), ce qui pourra court-circuiter la sensation désagréable et aider son système à se calmer.

Les expériences proprioceptives ont un effet calmant et organisant sur notre système nerveux, nous recentrant lorsque nos autres sens en nous sont sous-stimulés ou surstimulés, lequel peut perdurer quelques heures et ainsi aider la personne à mieux fonctionner tout au long de la journée. Lorsque l’on comprend bien le pouvoir de la proprioception sur notre système nerveux, cela peut nous aider à mieux disposer un enfant à écouter une histoire ou à faire ses devoirs, en lui accordant plus d’opportunités d’activités où ses muscles sont sollicités, et donc, son système proprioceptif.

La proprioception est également essentielle pour le développement intégral des enfants. Elle les guide dans la reconnaissance de leur propre corps, leur permet de saisir les frontières physiques de leur être et d’apprendre des compétences motrices fondamentales telles que ramper, marcher, courir et sauter. De plus, elle leur offre la capacité d’évaluer et de réguler la tension musculaire afin d’ajuster leur force.

Dans notre société moderne, les enfants ont de moins en moins l’opportunité d’aller chercher de façon naturelle les « inputs » proprioceptifs dont leur corps a besoin pour demeurer organisé. Ils travaillent fort cognitivement et socialement, mais pas physiquement. Ils ne marchent plus pour aller à l’école, ont moins d’éducation physique, ont moins de liberté pour jouer/explorer dehors (notamment pour des raisons de sécurité), ont davantage de loisirs sédentaires, etc. Il faut donc créer des opportunités où leurs récepteurs proprioceptifs sont sollicités et ainsi aller combler ce besoin naturel de bouger et, par conséquent, leur permettre de mieux s’approprier leur corps !