INFOLETTRE - Avril 2025
Comment faire compétition aux écrans sans s’épuiser ?
Il est indéniable que les écrans sont omniprésents dans nos vies et qu’ils sont là pour de bon! Nos enfants y ont également accès de manière de plus en plus précoce. Comme toute médaille a deux côtés, les écrans présentent des avantages, mais aussi des inconvénients. Une utilisation sans restriction peut avoir plusieurs effets néfastes sur leur santé globale. Quels sont ces effets ? Comment encadrer leur utilisation de manière saine pour parvenir à un « équilibre numérique » ? Et surtout, comment rivaliser avec les écrans sans s’épuiser ?
C’est ce que nous allons explorer !
Les impacts potentiels des écrans sur le développement : quelques rappels
Sans vouloir diaboliser les écrans, il est important de se rappeler que leur utilisation n’est pas anodine et peut avoir des conséquences. En effet, les recherches ont documenté plusieurs risques liés à l’usage des écrans, tels que : la sédentarité, l’obésité, les troubles du sommeil, les problèmes oculaires, l’isolement social, les troubles de conduite et émotionnels, les problèmes relationnels, les retards de langage, les troubles de l’attention et les difficultés scolaires.
Quelques lignes directrices pour tendre vers une utilisation saine des écrans
Tout d’abord, il n’est pas recommandé d’exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, y compris en arrière-plan. Au contraire, ils ont besoin d’explorer leur environnement et d’interagir physiquement avec celui-ci. Les outils numériques n’apportent donc aucun bienfait à cet âge. Entre 2 et 5 ans, le temps d’écran devrait être limité à moins d’une heure par jour. À partir de 6 ans, un maximum de 2 heures par jour de loisirs devant l’écran a longtemps servi de balise. Toutefois, depuis 2019, la Société canadienne de pédiatrie privilégie davantage la pertinence du contenu, le contexte et les caractéristiques individuelles de l’enfant pour encadrer l’utilisation des écrans.
En effet, au-delà du temps d’écran, il est de plus en plus reconnu que d’autres facteurs modulent positivement ou négativement les effets de l’utilisation des écrans, notamment :
- Le contenu: Est-il adapté à l’âge et au niveau de développement de l’enfant ? Est-il éducatif, rassembleur, prosocial ou violent ? Le rythme général est-il adéquat ou l’enfant est-il bombardé d’images changeantes ? Il est important d’éviter les « calories vides numériques » et de privilégier les contenus à valeur ajoutée.
- Le contexte d’utilisation: À quel moment l’écran est-il utilisé (par exemple, juste avant le coucher, pendant le repas) ? Où l’écran est-il regardé (isolé dans la chambre, dans une pièce partagée avec la fratrie ou les parents) ? L’écran est-il regardé seul ou accompagné ? Quel est le but visé (garder l’enfant occupé, se donner une pause, tromper l’ennui ou visée éducative) ? L’utilisation se fait-elle au détriment des autres activités quotidiennes ?
Aussi, l’Association canadienne des optométristes recommande d’éviter les écrans – tout âge confondu – 2 à 3 heures avant le coucher, en raison de la lumière bleue qui nuit au sommeil et à l’endormissement.
Pour promouvoir l’équilibre numérique :
- Limitez le temps d’utilisation quotidien : instaurez des contrôles parentaux et établissez une entente sur les conditions d’utilisation (temps, lieu, contenu) en fonction de l’enfant.
- Donnez la priorité aux contenus de qualité, consultés à des moments appropriés.
- Proposez davantage de moments déconnectés.
- Donnez l’exemple en développant vous-même de saines habitudes numériques.
Pour faire compétition aux écrans sans s’épuiser
Et maintenant, comment y parvenir ? Si vous souhaitez poursuivre votre lecture, nous vous invitons à consulter les Ergotruc du mois d’avril.
Dans l’Ergotruc Maison, destiné plus spécifiquement pour les parents, vous trouverez des pistes de solutions pour rester déconnecté plus longtemps.
Dans l’Ergotruc École, destiné aux enseignant.e.s, vous découvrirez des pistes de réflexion pour maintenir une utilisation éducative des écrans.
Enfin, dans l’Ergotruc Garderie, à l’attention des éducatrices à la petite enfance, vous serez sensibilisés au rôle que vous pouvez jouer dans la prévention et l’instauration, dès le plus jeune âge, de saines habitudes numériques dans la vie des enfants et de leur famille.
Bonne lecture !
Bibliographie :
Capsana (2024). La technoférence : quand la technologie interfère dans nos relations. PAUSE. https://pausetonecran.com/la-technoference-quand-la-techno-interfere-dans-nos-relations/
Cossette, G. & Lemieux, D. L’impact des médias chez les 0-5 ans. ABCdaire – suivi collaboratif des 0 à 5 ans. https://enseignement.chusj.org/ENSEIGNEMENT/files/37/37b12d89-b5e5-4965-b389-01f830c7e788.pdf
Fitzpatrick et al. (2023). Reducing harm and promoting positive media use strategies : new perspectives in understanding the impact of preschooler media use on health and development. Psicologia: Reflexão e Crítica, 36 :19. https://doi.org/10.1186/s41155-023-00262-2
Institut national de santé publique. (2024). Les écrans à l’école. https://www.inspq.qc.ca/ecrans-hyperconnectivite/ecole
Institut national de santé publique du Québec (2020), L’utilisation des écrans en contexte de pandémie de COVID-19 : quelques pistes d’encadrement. https://www.inspq.qc.ca/publications/3015-utilisation-ecrans-pistes-encadrement-covid19#:~:text=En%20contexte%20de%20pand%C3%A9mie%2C%20c,n%C3%A9gatives%20importantes%20sur%20la%20sant%C3%A9
Ministère de la santé et des services sociaux du Québec (2022). Favoriser une utilisation saine : Stratégie québécoise sur l’utilisation des écrans et la santé chez les jeunes 2022-2025. https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2021/21-289-03W.pdf
Morawska.A., Mitchell, A.E. & Tooth, L.R. (2023). Managing screen use in the under-fives : recommendations for parenting intervention development. Clinical Child and Family Psychology Review, 26(4), 943-956. https://doi.org/10.1007/s10567-023-00435-6
Société canadienne de pédiatrie (2022 – mis à jour 2024). Le temps d’écran et les enfants d’âge préscolaire : la promotion de la santé et du développement dans un monde numérique. https://cps.ca/fr/documents/position/le-temps-decran-et-les-enfants-dage-prescolaire
Consultation du site internet (février 2025): «pausetonecran.com» créé par Capsana en partenariat avec le gouvernement du Québec.