Chez les enfants ayant un TSA, certaines particularités peuvent contribuer à une acquisition tardive de cet apprentissage :

• Des défis au niveau de la motricité globale et fine : Nécessaire pour tenir assis sur la toilette, pour monter et descendre les vêtements, manipuler les boutons, etc.
• Des particularités sensorielles : sensible à la température du siège, au bruit de la chasse d’eau ou aux autres bruits de la salle (ex. : ventilateur, laveuse/sécheuse, séchoir à main), grande sensibilité aux odeurs, peur de salir les mains, inconfort dans les nouveaux sous-vêtements.
• Un manque « d’intéroception » : moins ressentir les sensations internes, donc l’envie d’uriner ou d’aller à la salle.
• Des inconforts lors de changements dans la routine : l’enfant doit cesser d’utiliser une couche ou une culotte d’entrainement, nouvelle étape ajoutée à la routine.
• Des difficultés dans la compréhension des consignes.

Chez les enfants TSA, on ne se fiera pas à l’âge pour commencer l’apprentissage de la propreté. On se fiera davantage à l’acquisition de ses prérequis :

Avant de commencer l’entrainement à la propreté, assurez-vous que votre enfant ait les prérequis suivants :

• Il peut marcher pour se rendre à la toilette.
• Il est capable de s’y assoir et d’y descendre seul. Il maintient la position assise durant plus de 5 minutes.
• Il parvient à descendre et monter son pantalon et ses sous-vêtements.

Idéalement, l’apprentissage de la propreté se fait dans un moment calme (pas lors de changements importants dans la routine). Préparez ensuite l’enfant à cet apprentissage. Identifiez de collant ou de dessin, sur le calendrier, le moment où l’apprentissage débutera. Attention! Il ne faut toutefois pas le faire trop à l’avance puisque cela pourrait augmenter l’anxiété de l’enfant. Quelques jours d’avance seront suffisants. Montrer des vidéos sur la digestion et sur ce qui se passe lorsque de la défécation. Regarder des livres pour enfant sur le sujet.

Quelques stratégies pour vous aider à réussir cette étape :

– Tenter de déterminer les moments où il fait le plus souvent ses besoins (ex. : au lever, après les repas, après la sieste, avant le coucher). Vous pouvez utiliser un tableau pour vous aider à identifier ces moments.

–  L’utilisation de la toilette doit faire partie de la routine. L’enfant doit y être amené régulièrement (selon les moments déterminés précédemment).

– Utiliser un pictogramme pour illustrer le moment de se rendre à la salle de bain.

– Choisir des vêtements faciles à enlever et à remettre. Faites aussi attention au choix des nouveaux sous-vêtements. Une culotte d’une taille un peu plus grande ou un sous-vêtement de type « boxer » pour les filles et les garçons sont parfois plus appréciés.

– Assurez-vous qu’il est confortable. Placez un réducteur de siège sur la toilette et offrez-lui un petit appui-pied. Veillez à ce que la température de la pièce soit confortable. Éteignez les appareils bruyants (ex. : ventilateur, laveuse, etc.) si besoin.

– Tenter de mettre la pièce invitante. Placez-y des images de ses personnages favoris, un diffuseur de son odeur favorite, des nouveaux livres sur des sujets qu’ils l’intéressent.

-Encourager l’enfant à rester assis sur la toilette, à l’aide de minuteur visuel, par exemple. Commencer par lui demander de rester assis durant 5 minutes. Si cela est bien toléré, augmenter la durée progressivement. Attention! L’enfant ne doit pas rester assis plus de 20 minutes…

– Demandez de choisir un livre, un petit jouet ou un petit objet tactile qu’il affectionne particulièrement et qu’il utilisera seulement lorsqu’il est assis sur la toilette.

– Utiliser un petit renforçateur (ex. : collant, petit jouet, vidéo particulièrement aimé, bonbon…) lorsqu’il fait ses besoins dans la toilette. 

– Demander à l’enfant de tirer lui-même la chasse d’eau.

– Utiliser une séquence visuelle, à l’aide de pictogrammes, pour illustrer les étapes à suivre (descendre les vêtements, s’asseoir sur la toilette, s’essuyer…)

Stratégies;

• Avant de commencer l’entrainement, tenter de déterminer quels sont les moments les plus fréquents des urines et des selles. Par exemple, au levé, après les repas, avant le coucher. Vous pouvez utiliser un tableau pour vous aider à la mémoriser. Une fois ces moments identifier :
• Assurez-vous que les nouveaux sous-vêtements sont confortables pour votre enfant.
• Éviter le « pot » pour favoriser la généralisation.
• Utiliser un « renforcateur »
• La routine
• Vêtements faciles à enlever
• Objet
• Éviter les écrans
• Positionnement

Quand cet apprentissage est bien intégré, on voudra ensuite que l’enfant apprenne à s’essuyer seul. Parfois, l’enfant refuse de le faire par peur de se salir. L’utilisation de gants jetables peut alors être proposée. Certains peuvent aussi continuer de demander de l’aide, car ils ont peur de ne pas s’essuyer comme il le faut. Faites alors l’essai de lingettes humides jetables.

Pièges à éviter :

• Autant que possible, éviter l’utilisation du « pot ». Puisque la généralisation est parfois un défi chez les enfants autistes, il pourrait ensuite être difficile de transférer cette acquisition sur la toilette.
• Utiliser un écran (tablette ou téléphone cellulaire). Bien qu’ils s’agissent de « renforçateur » puisant, il distrait l’enfant de ses sensations internes.
• Punir lorsqu’il y a des « accidents ».
• Revenir aux couches…